S’il reste encore de nombreux films à découvrir, il est possible de se risquer à un premier tour d’horizon. Alors que Javier Packer-Comyn était attendu au tournant, un premier constat s’impose : la sélection est d’un haut niveau. Les fausses notes sont rares, même si l’on est tout à fait dubitatif concernant Preparativi di Fuga de Tommaso Cotronei. Pour le reste, les attentes sont largement comblées avec un ensemble homogène en qualité et varié en terme de propositions cinématographiques. Il reste que California Town Company se distingue très nettement par son geste emprunt de radicalité et un propos qui dépasse le constat pour proposer une méditation sur le rêve américain. On ne comprendrait pas très bien que Lee Anne Schmitt soit absente du palmarès 2009. Derrière cette dernière, ça se bouscule sérieusement entre l’approche particulièrement convaincante de Jorge Leandro Colás dans Parador Retiro ou l’exploration post-traumatique de la ville arménienne de Gyumri proposée par Jana Sevciková dans le film homonyme. Difficile de passer sous silence l’évocation sensible de l’identité algérienne de La Chine est encore loin de Malek Bensmaïl ou celle tourmentée de la Russie dans The Revolution That Wasn’t d’Aliona Polunina. Quant à Robinsons of Mantsinsaari de Victor Asliuk, c’est incontestablement un beau film, mais sa présence dans le palmarès ferait un peu doublon avec la victoire de Hölunderblutte l’an dernier. Et Wang Bing dans tout ça? L’Argent du charbon n’a rien de décevant, mais il lui manque une amplitude qui aurait trouvé son expression dans davantage de durée. Côté court-métrage, on ne devrait pas être très loin du compte en pointant Alle Kinder bis auf eines de Noëlle Pujol et Andreas Bolm, mais Job en de Hollandse Vrijstaat de Rosemarie Blank ou Over Jorden, Under Himlen de Simon Lereng Wilmont pourraient figurer en bonne place.