Selon les mauvaises langues, Guillermo Arriaga serait fâché avec son collaborateur Iñárritu, dont il a été très souvent le scénariste. Cela ne l’empêche pas de rester sur le même genre pour sa première réalisation. Si vous vous souvenez des tortuosités scénaristiques de 21 grammes ou de Babel, vous aurez déjà une idée bien claire de ce qui vous attend ici. Nous suivons, à la frontière américaine du Mexique, le parcours de deux familles à trois époques différentes. Unis par l’adultère passionnel entre Nick, le père de l’un, et Gina, la mère de l’autre, ces deux foyers resteront inextricablement liés par Maria, une petite fille fruit de la relation entre Mariana – fille de Gina – et Santiago – fils de Nick. Ajoutez à ce que vous avez compris de l’intrigue, une bonne dose de drame familial où les amants brûlent dans un incendie et la fille a d’inavouables péchés d’enfance, et vous obtenez The Burning Plain.
Évidemment, la grande qualité du film réside dans l’habilité scénaristique d’Arriaga qui parvient à enchevêtrer ses séquences spatio-temporelles dans un interminable va-et-vient, sans que le spectateur ne se perde une seule fois. Sans aucune surimpression surfaite, il se limite aux moyens du montage pour tracer la chronologie de l’histoire. D’un point de vue esthétique en revanche, cela n’a rien de particulièrement nouveau. Les plaines arides ont déjà été vues plusieurs fois dans le cinéma américain, leur sensation de no man’s land ayant le seul mérite de renforcer la solitude de ces gens et d’une certaine façon la banalité de leur drame, porté tout de même par des comédiens assez juste dans l’ensemble. Également productrice du film, Charlize Theron (Mariana grande) continue de nous rappeler qu’elle n’est pas seulement belle, en s’obstinant à choisir des rôles sans fard d’actrice courageuse. Par ailleurs cela est très bien et plutôt convaincant, mais surtout que ça ne devienne pas une manie non plus.