Quelques zooms sur les films les plus intrigants, audacieux, ou les plus beaux, piochés dans la riche programmation du Panorama des Cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient de Saint-Denis. Leurs auteurs, souvent, ne vivent plus dans leur pays d’origine mais tous ne cessent jamais de le dépeindre, l’interroger dans leurs films. Dans des documentaires formellement classiques, dans des fictions ou des formes hybrides. Souvent ils parlent d’eux, plus ou moins frontalement, de récits inspirés par leurs histoires personnelles à de véritables mises à nue de leur intimité. Certains de ces films, y compris du Maghreb, bénéficient de fonds du Moyen-Orient (des festivals de Dubaï, Abu Dhabi, Doha), une nouvelle donne marquante apparue il y a quelques années. D’autres sont tournés sans argent. Qu’il s’agisse des nouvelles opportunités économiques ou des singularités des auteurs que l’on voit apparaître dans cette partie du monde, nous avons là, indéniablement, un acteur cinématographique en devenir.
Moi, mon pays natal, ma famille – où est ma place ?

Dans Berlin Telegram (un documentaire que l’on reçoit comme une fiction, parce qu’il est façonné comme un récit et qu’à jouer leur propre rôle, les protagonistes semblent devenir des personnages), Leila Albayaty construit un journal intime filmé qui est aussi une lettre qu’elle destine à l’homme qui vient de la quitter. Suite à cette rupture, elle quitte brutalement Bruxelles et s’installe à Berlin, où elle ne connaît rien. Le film est à la fois le récit d’une reconstruction personnelle et le moteur de cette dernière. La cinéaste se met en scène et se raconte en off, pour elle-même, pour son ancien amant. Et pour tout le monde, car très rapidement elle nous embarque dans une histoire qui dépasse l’auto-centrisme que laissait présager le postulat de départ. Leila dresse des portraits touchants des personnes qu’elle rencontre, dont les histoires résonnent parfois avec la sienne et, ce faisant, nous invitent à penser la rupture amoureuse insupportable. L’immigration est un autre fil traversant le vécu des divers personnages, qu’ils viennent d’Iran et ne puissent se rendre aux États-Unis faute de visa, qu’ils aient fui la guerre du Liban et passent leur temps à parcourir le monde, que, comme la cinéaste, ils se retrouvent étrangers à Berlin ou, comme son père, ils aient quitté l’Irak pour vivre au Caire. Portrait sensible d’êtres humains, Berlin Telegram dépeint aussi une ville que l’on contemple dans des plans maîtrisés, une ville d’artistes dont on ressent la vibration. Leila est d’ailleurs musicienne et la musique sous-tend d’un bout à l’autre ce film intelligent, élégant et touchant.

C’est aussi en terre étrangère que l’Égyptien Karim Goury, dans The Man Inside, poursuit une démarche intimiste. Le cinéaste se filme seul, sans équipe, dans une chambre d’hôtel à Koweït City où il reste enfermé, à la recherche de son défunt père (Cairote émigré au Koweït) qui y a séjourné et qu’il n’a jamais connu. Le fils lit des lettres que le père écrivait à sa fille (demi-sœur inconnue de Karim) et qui restaient sans réponse, il écoute sa voix qui ne s’est jamais adressée à lui, il regarde des photos. Il raconte, en off, où il en est par rapport à l’absent. Et il se filme, par fragments bien souvent, dans l’immobilité de sa quête. Rester au lit, se doucher, grignoter – il prend son temps, plongé en lui-même, dans le passé, avec le mort. Il nous fait ressentir ce temps qui passe, attentif à décrire ses gestes anodins, les objets qui l’entourent. Il expérimente. Souvent, le cinéaste regarde par la fenêtre, et c’est par là seulement que Koweït City nous est donnée à voir. Quelques passants dans la rue, et des buildings qui impressionnent. On pourrait lire The Man Inside comme un film sur l’attente – l’attente d’incertaines retrouvailles. Sur le silence aussi, celui qui emplit la chambre d’hôtel, celui du père envers son fils, de la fille envers son père. Pudique, au fil de longs plans minutieusement travaillés, The Man Inside respire de toutes parts, et par sa forme contrebalance la pesanteur de la problématique de son protagoniste enfermé.

Lamine Ammar-Khodja, lui aussi, s’enferme dans sa chambre à Alger, se filme et livre ses réflexions en off. Lui aussi se sent étranger à la ville. Pourtant, il y est né. Après huit ans passés en France, il cherche sa place dans son pays natal, en fait Demande à ton ombre. Les questions personnelles que le cinéaste se pose se doublent d’une interrogation sur les conditions de vie de la jeunesse à Alger aujourd’hui. Nous sommes début 2011, période où l’Algérie connaît, comme ses voisins, des mouvements de protestation. C’est avec inventivité, humour et dérision que sont dépeints les questionnements existentiels d’un individu et qu’est donné à penser son pays. Une double interrogation que l’on trouvait déjà dans l’un des précédents courts-métrages de l’auteur, Comment recadrer un hors-la-loi en tirant sur un fil (également présenté au Panorama), qui posait la problématique de ce que c’est d’être algérien, ce que c’est que l’identité.

Sur un ton plus mélancolique, la jeune Pascale Abou Jamra raconte sa difficulté à retrouver sa place dans le sud du Liban où elle est née, dans Derrière moi les oliviers. Contrainte à l’exil en 2000, au moment du retrait des troupes israéliennes du Liban, parce que son père avait collaboré avec ces dernières, lorsqu’elle y revient dix ans après, elle est toujours considérée comme une « fille de traître ». Les frontières là encore se brouillent entre fiction, documentaire, autoportrait. La cinéaste est à l’image, son petit frère, ses grands parents, elle filme son quotidien et elle raconte en off, en arabe, en hébreux, son histoire et ses ressentis. Loin de toute approche brute de cette réalité, tout est très écrit, très mis en scène. Le récit est sensible et il sonne juste, les plans sont maîtrisés, fort bien cadrés. Pascale Abou Jamra nous communique son inconfort, une détresse qui reste en retenue. Elle traverse régulièrement l’image, cherchant, avec son âne, son frère ou sa valise à la main, un lieu pour l’accueillir.
Dans Mon frère (premier long métrage de fiction du Marocain Kamal el-Mahouti, en outre fondateur du Panorama), un homme (Mo), visage impassible en souffrance, cherche également sa place, entre le Maroc et la France, entre sa famille et la femme qu’il aime. À Saint Denis, il aime Mathilde, qui ne veut plus de lui. Il tente de la reconquérir. Et il s’enferme dans une cave pour peindre et écrire à son frère. Au Maroc, il est confronté au refus de son père de lui voir fréquenter une française – il faut qu’il épouse sa cousine au bled. Le film est construit autour des va-et-vient du personnage entre les deux pays. Leur temporalité est déroutante, non chronologique. Parce que Mo n’arrive pas à être pleinement dans l’ici et le maintenant, que les deux vies entre lesquelles il ne sait pas choisir se superposent dans sa tête ? Certaines scènes se répètent (mais jamais à l’identique), d’autres s’enchaînent de façon surprenante. Au spectateur de démêler et de recoudre les fils de cette histoire, le cinéaste ne le guide pas, il laisse les interprétations largement ouvertes. Les paroles sont souvent déconnectées de l’image. Comme si nous étions dans le monde intérieur de Mo qui mêle diverses réalités, comme aussi pour matérialiser les difficultés de la communication. Ainsi d’une scène marquante où la famille est silencieusement attablée, tandis qu’en bande sonore résonne l’une de ses disputes. Car les rares dialogues sont hostilité, incompréhension, rejet, ou unilatéralité. Par le travail formel poussé et atypique qu’il accomplit, Kamal el-Mahouti offre une approche particulière des questions de l’immigration, l’intégration, la double culture, l’identité, et il en fait un intriguant objet de cinéma, très sensoriel.

Fidaï, documentaire du Franco-Algérien Damien Ounouri, est l’histoire d’un cinéaste qui interroge son grand oncle, el-Hadi, sur son passé de membre actif du FLN, et l’histoire d’une mémoire qui resurgit, de la révélation d’un passé tu. L’ancien activiste témoigne avec précision en se rendant dans divers endroits clés, en Algérie et puis en France. Une école, où il raconte l’enseignement qu’on dispensait pendant la colonisation, un hangar, où étaient détenus des Moudjahidines, des cafés, où il a tué, une prison, près de laquelle il retrouve un ancien camarade de détention. De même qu’alors il était un devoir de combattre pour libérer l’Algérie, de même, c’est un devoir maintenant pour lui de raconter, pour la jeunesse. Damien Ounouri lui pose des questions très concrètes (dans le café : « où était située cette chaise ? », « où te trouvais-tu à ce moment-là ? »), et c’est en cela notamment que sa démarche est atypique. Il s’agit de reconstituer les scènes précisément, les faire revivre. El-Hadi mime, son petit neveu orchestre la mise en scène. Il lui demande aussi comment il se sentait intérieurement à ce moment, il insiste parfois, repose les mêmes questions. Il est bien souvent difficile de cerner ce que son grand oncle ressent en faisant resurgir ses souvenirs. Jusqu’à la fin où, en proie à des vertiges, il s’allonge et se tait. Est-il éprouvé par l’expérience du film ? C’est en tout cas ce que semble craindre le réalisateur, toujours conscient de la violence qu’il peut lui infliger avec sa caméra, ses questions, avec son film. Il est attentif (il filme souvent en gros plan son visage), prévenant, concerné, impliqué. S’il s’efface parfois pour rendre compte du quotidien familial d’el-Hadi, souvent il apparaît à l’image, on l’entend poser ses questions, les membres de la famille s’adressent à lui, face caméra, ou évoquent sa présence. Le film en train de se faire se désigne sans cesse comme outil permettant la résurgence des souvenirs de l’un, l’avènement d’une vérité ignorée par les autres, creusant l’histoire pour mieux, peut-être, habiter le présent. Scandant ce récit minutieux et personnel, des extraits de La Rabbia de Pasolini, lus en arabe classique, rappellent l’ancrage de l’histoire de l’individu dans un mouvement plus ample, intemporel.
Des pays dépeints à travers la fiction

Dès le premier plan de Yema, fiction de l’Algérienne Djamila Sahraoui, l’ancrage des personnages dans leurs décors nous frappe de plein fouet. L’histoire se passe pendant la décennie noire, dans les montagnes kabyles. Se terrant dans sa maison isolée, qu’on ne quittera pas, une mère, Ouardia, interprétée par la cinéaste, vient de perdre son fils soldat, tué par des terroristes islamistes. Son autre fils est l’un de ces derniers. Il est blessé, elle le rejette, elle l’a d’ailleurs toujours rejeté. Elle repousse également l’un de ses compères mutilé qui la garde (la surveille ? la protège ?). Tout est dur dans ce film : la trame, les dialogues, le jeu de la protagoniste, la situation que traverse le pays. Et pourtant, la vie continue, au fil de longs plans-séquences magnifiques, au fil des saisons qui défilent. Ouardia n’a plus rien, elle n’est que pure douleur, et elle est belle dans cette douleur qui jamais ne s’exprime ostensiblement. Bien que morte à l’intérieur, elle soigne son apparence et elle fait pousser son jardin, élément de premier plan dans le récit. La cinéaste laisse au spectateur un vaste espace pour investir son film. Elle ne distille que tard certaines informations narratives, elle épure (les dialogues sont rares, il n’y a pas de musique, seulement trois personnages et un lieu unique), pour laisser chacun libre d’appréhender la tragédie qui se joue dans le décor paradisiaque au sein duquel les quatre éléments sont rendus très sensibles. Au-delà de sa réussite formelle, on retient de ce film l’intelligence avec laquelle sont abordés les personnages : pas de manichéisme ici, entre victimes et bourreaux. Petit à petit, l’islamiste qui a sans doute participé à l’assassinat de son frère est perçu dans toute sa souffrance, comme la mère endeuillée est montrée dans sa cruauté. À l’évidence de l’esthétique, une sorte de limpidité, répond une complexité humaine qu’il appartient au spectateur de déchiffrer. Le film sortira le 28 août sur les écrans français, c’est à ne pas manquer !

Le Repenti de Merzak Allouache (qui sort en salles le 10 avril), traite lui aussi des années noires algériennes, plus frontalement. D’un côté, un terroriste revenu à la vie citoyenne peine à se réintégrer, de l’autre, un couple n’arrive plus à vivre depuis une douleur atroce que la guerre leur a infligée. Si Merzak Allouache a pu décevoir par une certaine paresse lors de ses films précédents (Harragas), depuis Normal !, sorti en 2011, et avec Le Repenti (deux films qu’il est intéressant d’appréhender en tant que diptyque formel), il expérimente, formellement, et l’on ne peut que s’en réjouir (à ce sujet, voir le compte rendu des Rencontres cinématographiques de Béjaia 2012).

Rêves ardents, de Hakim Belabbes (Maroc), donne aussi à sentir le temps qui passe pour des personnages fortement ancrés dans les décors, une campagne marocaine magnifiée par des plans amples qui se contemplent comme des tableaux. Ce film évoque les harragas (migrants prenant la mer depuis l’Afrique pour rejoindre le sud de l’Europe) en se focalisant, c’est son originalité, sur ceux qui restent, plus particulièrement sur une femme restée au pays qui attend, en vain, l’appel de son mari depuis l’Espagne. Si le cinéaste raconte les prémisses de la traversée, ce sont les causes de l’immigration qui semblent l’intéresser, et qu’il nous donne à ressentir en s’attachant à décrire le quotidien précaire de la vie au village. Peu de dialogues, très peu d’action, une attention aux visages des êtres et à leurs menus actes. La femme qui a vu partir son mari, qui a à charge ses deux enfants, est plongée dans une détresse qui va croissante. La misère qui écrase les personnages est explicitée lors de décrochages fictionnels. Régulièrement interviennent des moments qui semblent documentaires, pendant lesquels les personnages, villageois ou harragas, témoignent, semble-t-il en direction de la caméra. Ils racontent leur histoire, décrivent leur précarité, interrogent l’idée du Destin. Nous pouvons regretter une certaine tendance esthétisante, un léger sur-jeu, parfois, de la protagoniste, quelques passages obligés et une dernière scène dont on se serait bien passé. Rêves ardents n’en demeure pas moins un beau film, qui traite à sa façon un sujet assez rebattu.

Mort à vendre, troisième long métrage du Marocain Faouzi Bensaïdi (après Mille Mois et What a Wonderful World), qui sortira en France en août prochain, offre aussi un certain portrait du Maroc. À Tétouan, la vie est dure pour Malik, trentenaire, chômeur vivant de petits trafics. Le quotidien de sa famille et ses amis, c’est la drogue, la prison, la tentation de l’islamisme, le travail en usine. Puis, vient sa rencontre avec Dounia, prostituée dont il tombe fou amoureux. À l’intérieur d’une facture classique empruntant les codes du film noir, Faouzi Bensaïdi met en scène son histoire de façon tout à fait personnelle. Une belle amplitude s’en dégage : par l’usage de longs plans séquences, qui laissent aux personnages un vaste espace de déploiement, par d’élégants mouvements de caméra, par la musique originale langoureuse. Emportés par ce séduisant ballet, on a le temps de contempler les personnages touchants et pudiques, et ce faisant de ressentir le vide, le désœuvrement, qui constituent leurs existences. Un plan sur le visage en larmes de la sœur de Malik suffit à nous faire ressentir la profondeur de sa détresse. La noirceur est bien là, mais pas seulement. Mort à vendre raconte aussi de belles histoires d’amour – entre trois amis, entre un frère et sa sœur, entre un homme et une femme. Et il fait rire, aussi, notamment via le personnage du flic interprété par Faouzi Bensaïdi lui-même (que l’on a pu voir récemment dans Goodbye Morocco de Nadir Moknèche), un homme burlesque, nonchalant et sans doute lui aussi désespéré. À suivre très prochainement sur Critikat, une interview du réalisateur.
Documents

Militantes…, documentaire de Sonia Chamkhi, raconte la candidature de femmes lors des premières élections démocratiques en Tunisie suite à la chute de Ben Ali, en octobre 2011. Face caméra, huit d’entre elles, appartenant à différents partis, témoignent. Elles font part de leurs programmes, évoquent leurs origines, ce qui les a amenées à faire de la politique, leur vie sous le dictateur déchu, leurs stratégies, leurs espoirs, leurs difficultés. Des scènes de rues où d’autres femmes font campagne ponctuent ces récits. La parole est abondante, les intervenantes nombreuses, le film bouillonne d’informations, à l’image de ce qui se passait lors de ces élections, où un très grand nombre de partis se présentaient, où le pays tentait fébrilement de se reconstruire. Ce que l’on en retient est moins ce qui différencie les candidates que ce que l’on retrouve dans leurs discours respectifs, tout partis confondus : par exemple, que la première urgence en Tunisie n’est pas politique mais sociale et économique. Tout en rendant hommage aux militantes pionnières (notamment pendant la décolonisation), on s’interroge sur la place des femmes dans la société et la vie politique, avec un même constat : quels que soient les droits qui leur ont été accordés depuis Bourguiba, et bien qu’elles aient été dans le gouvernent de Ben Ali, leur légitimé dans la sphère politique n’est pas assimilée dans les mentalités. Pour les intervenantes, les deux sexes doivent s’unir pour travailler ensemble à résorber les maux du pays. La religion est également abordée, et notamment son amalgame avec la politique. Enfin, les femmes commentent les résultats du scrutin, et notamment les déceptions. Elles critiquent les médias n’ayant pas suffisamment informé les électeurs qui, perdus, se sont laissés influencer par les discours les plus faciles. Il n’empêche, pour toutes, le seul fait que des femmes soient élues est un progrès, de même que l’avènement, bien réel, d’élections démocratiques. C’est ainsi que, via la question des femmes, Militantes… dresse un portrait de la Tunisie post-révolutionnaire, un pays blessé qui se cherche.

Les imams vont à l’école, documentaire de Kaouther ben Hania, explore un intriguant sujet. Depuis quelques années, le ministère de la Culture exige des imams élèves à la Grande Mosquée de Paris qu’ils suivent une formation complémentaire de laïcité. C’est à l’Institut Catholique qu’il est dispensé, pendant un an (la Sorbonne, entre autres, ayant refusé). Kaouther ben Hania filme les élèves en classe, elle s’attarde sur leurs visages attentifs ou les laisse témoigner face caméra. Une large place est faite à la parole des professeurs, notamment du charismatique directeur de l’Institut, Olivier Bobinot, l’un des points d’intérêt du film. Passionné, convaincu, il explique aux élèves, toujours de façon théâtrale, que la laïcité n’est pas la négation de la foi mais bien ce qui permet aux religions d’exister librement, que la France est dans ce domaine une terre rare et précieuse. Sans le nier, les imams évoquent toutefois leur difficile intégration, en tant qu’immigrés et en tant que religieux. Esthétiquement peu convainquant (pas de recherche formelle particulière ni de soin remarquable dans la mise en scène), ce film met en lumière des personnes généralement dans l’ombre et une problématique qui capte l’attention, qui invite à penser.