Pour sa cinquième édition, le festival Paris Cinéma continue son travail d’investigation pour permettre à de nouveaux talents d’émerger auprès du grand public. En alliant avec brio une programmation audacieuse et de nombreux événements (avant-premières, rencontres avec le public), Paris Cinéma a trouvé la bonne recette pour s’imposer durablement auprès du grand public et des professionnels.
Créé en 2002, le festival Paris Cinéma fait le choix risqué de proposer une manifestation de grande ampleur au début de la saison estivale, lorsque les Parisiens comment à quitter progressivement la capitale. La tactique s’avère de plus en plus payante puisque le festival s’impose progressivement comme un événement important qui n’affiche jamais la prétention de rivaliser avec Cannes mais l’ambition de privilégier la curiosité aux paillettes. Les dernières éditions l’ont prouvé. Que ce soit en 2005 ou en 2006, Paris Cinéma a suscité la curiosité des cinéphiles en invitant Javier Bardem, Cyd Charisse ou encore en proposant une rétrospective Claude Chabrol, mais a surtout su imposer des œuvres fragiles qui ont depuis trouvé leur place auprès du public : Ronde de nuit d’Edgardo Cozarinsky, Le Soleil d’Alexandre Sokourov, Bamako d’Abderrahmane Sissako, Voici venu le temps d’Alain Guiraudie sont autant d’expérimentations cinématographiques qui ont fait leurs premières armes devant un public de non-professionnels à Paris Cinéma.
L’édition 2007 ne devrait pas déroger à la règle. En compétition, la sélection ne comporte pas moins de treize longs-métrages, pour la plupart des premiers films venus d’horizons très différents. Ainsi sont représentés les pays de l’est de l’Europe (Roumanie, Croatie, Autriche) mais également d’autres pays dont l’exportation des films se fait tout aussi rare (Malaisie, Mexique), sans oublier ceux qui ont l’habitude de se distinguer dans les festivals par leur forte représentation (Chine, États-Unis, Grande-Bretagne et deux longs-métrages français). Au sein de cette compétition, trois prix seront remis : le Pari du Public, le Pari du Jury et le Pari de l’Avenir. Car contrairement à Cannes où les films présentés sont presque assurés d’être distribués en salle, la sélection de Paris Cinéma est misée sur la rencontre entre un film – parfois des OVNI – et le public d’un côté, les distributeurs de l’autre. Certains, comme Ronde de nuit en 2005, purent sortir sur les écrans uniquement grâce à leur présentation au festival et aux prix qui lui furent remis. C’est dire si Paris Cinéma pose de véritables enjeux au sein de la production cinématographique actuelle et qu’il est important que les cinéphiles y prêtent une attention toute particulière. Même topo pour la sélection officielle de dix-sept courts-métrages qui concourent pour trois prix : Paris Cinéma offre ici la chance à des cinéastes en devenir d’imposer leur marque et leur univers.
Parallèlement à cette compétition, Paris Cinéma offre l’opportunité de découvrir en avant-première des films destinés à sortir dans nos salles dans les prochaines semaines ou de revenir sur des œuvres marquantes mais trop méconnues de l’histoire du cinéma. Le public aura le privilège de juger certains films distingués à Cannes cette année (4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu, Palme d’Or 2007, Actrices de Valeria Bruni-Tedeschi, Alexandra d’Alexandre Sokourov, De l’autre côté de Fatih Akin) mais aussi de (re)découvrir certains films moins connus de Sidney Lumet (The Offence), de Nagisa Ôshima (Une ville d’amour et d’espoir, inédit en France) ou encore de Pierre Étaix (Yoyo). Autre curiosité non négligeable, le festival propose une rétrospective des films muets d’Ernst Lubitsch souvent accompagnés d’un véritable orchestre.
Parce que la rencontre entre le public et ceux qui font le cinéma est une des priorités du festival, l’édition 2007 ne compte pas moins de six invités d’honneur : Sandrine Bonnaire, fera l’objet d’une rétrospective de ses films et viendra nous présenter son premier long-métrage, Elle s’appelle Sabine ; Christopher Doyle, directeur de photo réputé pour avoir travaillé avec Wong Kar-wai, Zhang Yimou, M. Night Shyamalan et Gus Van Sant, fera l’objet d’une rencontre le 7 juillet ; Francesco Rosi, réalisateur du fameux Main basse sur la ville, verra sa filmographie intégralement rediffusée ; l’actrice américaine Robin Wright Penn présentera son nouveau film, Sorry, Haters au cours d’une soirée hommage ou sera également diffusé She’s So Lovely ; la réalisatrice malaisienne Yasmin Ahmad présentera son film sélectionné en compétition officielle ; Naomi Kawase, distinguée au dernier festival de Cannes pour La Forêt de Mogari, viendra également commenter son travail lors d’une avant-première le dimanche 8 juillet.
Cette année, Paris Cinéma a choisi de mettre le cinéma libanais à l’honneur. Pas moins de soixante films seront présentés dans le cadre d’une rétrospective dont l’ambition est de rendre hommage à un pays qui n’en finit plus d’être meurtri. De nombreux invités, comme par exemple Danielle Arbid, la réalisatrice de Dans les champs de bataille, viendront commenter ce coup de projecteur indispensable.
Pour de plus amples renseignements, n’hésitez pas à consulter le site très complet du festival : pariscinema.org