En cette fin d’année 2009, Critikat se penche sur la décennie de cinéma (2000 – 2009) qui touche à sa fin. S’il y a quelque chose de nécessairement arbitraire à découper ainsi la chronologie, il nous a semblé que de nombreux enjeux cinématographiques sont apparus ou ont été amplifiés dans ce laps de temps, ceux-ci mêlant de manière étroite, complexe et interdépendante des aspects économiques, esthétiques et technologiques.
Armés de caméras numériques bien de leur temps, nous avons voulu recueillir le sentiment et les réflexions de différents intervenants, cinéastes évidemment, mais aussi en nous intéressant à d’autres domaines d’intervention, en amont et en aval, qui font que les films existent : scénario, production et festival. L’exhaustivité n’est évidemment pas l’objectif, il s’agit plutôt, en croisant les regards, de former un portrait subjectif, vivant et contrasté du cinéma en ce début de XXIe siècle.
Nous avons donc soumis à huit personnes les mêmes questions. Celles-ci s’articulent autour des cinq thématiques suivantes : le parcours de cinéphile, la critique, la représentation et le récit cinématographiques, le rapport entre cinéma et technologie et l’économie du 7e art. Le résultat de ces entretiens va se succéder de manière échelonnée tout au long des mois de décembre et janvier sous la forme d’épisodes. Cette semaine, le troisième épisode : « Technologies, écrans ».
Aller vers :
— l’épisode 1 : « Voir, regarder »
— l’épisode 2 : « Raconter, représenter »
— l’épisode 4 : « Économie(s) du cinéma »
— l’épisode 5 : « Critique et avenir »
Présentation des intervenants (par ordre alphabétique) :
Lionel Baier : cinéaste suisse, dont on a pu découvrir en France Garçon stupide (2004), Comme des voleurs (à l’est) (2006) et Un autre homme (2009). Il est aussi responsable de l’unité de cinéma à l’ECAL (École Cantonale d’Art de Lausanne) et exploitant du cinéma Rex à Aubonne.
Nicolas Klotz : cinéaste et metteur en scène, il a notamment réalisé, en collaboration avec Élisabeth Perceval, Paria (2004), La Blessure (2004) et La Question humaine (2007).
Olivier Lorelle : scénariste, il est étroitement associé aux réalisations de Rachid Bouchareb (Little Sénégal en 2001, Indigènes en 2006, London River en 2009 et prochainement Hors-la-Loi). Il est aussi intervenu au scénario pour de nombreux films, parmi eux : Home d’Ursula Meier (2008), Faro, la reine des eaux de Salif Traoré (2008), L’Autre Moitié de Rolando Colla (2008), Les Diables de Christophe Ruggia (2002). Il prépare Ciel rouge en tant que réalisateur.
Christie Molia : productrice, elle a fondé Moteur S’il Vous Plaît qui a produit Les Grandes Personnes d’Anna Novion (2007) et 8 fois debout de Xabi Molia, ce dernier sortira en 2010.
Luc Moullet : cinéaste, critique, producteur, acteur. Il a débuté par la critique aux Cahiers du cinéma avant sa première réalisation en 1960 (Un steak trop cuit) dans le sillage de la Nouvelle Vague. Ses 38 films ont fait l’objet d’une belle rétrospective au Centre Pompidou cette année. Son dernier long-métrage, La Terre de la folie, est sorti en janvier 2010.
Javier Packer-Comyn : directeur artistique du festival Cinéma du Réel depuis août 2008. Il fut auparavant le coordinateur du « P’tit Ciné », association travaillant à la diffusion en salle du cinéma documentaire en Belgique francophone.
Frédéric Ramade : cinéaste, il a réalisé Ode pavillonnaire (2008), ainsi que les courts métrages Pour la petite histoire (2008) et Le Problème avec Tom (2009).
Claire Simon : cinéaste, scénariste. Sa filmographie, axée sur le documentaire (notamment Récréations en 1992, Mimi en 2002), prend des formes variables, hybride avec Les Bureaux de Dieu (2008) et fictionnelle dans Ça brûle (2006). Elle co-dirige aussi le département réalisation de la FEMIS (École Nationale Supérieure des Métiers de l’Image et du Son).