La sortie de Thor cette semaine et ses gros coups de marteau sonnent l’arrivée des blockbusters estivaux sur les écrans. 2011 serait l’année qui détient le record de suites produites à Hollywood. Nous verrons donc débarquer d’ici la fin de l’été le huitième chapitre de la saga Harry Potter (le 13 juillet), le quatrième volet de Pirates des Caraïbes (le 18 mai), la suite de Cars (le 27 juillet), celle de Kung Fu Panda (le 15 juin) etc… Bref, rien que du dispensable. Pourtant, quelque super-productions excitent un peu par leurs sujets originaux : Cowboys & envahisseurs (le 24 août), dont le concept résumé par le titre laisse présager un peu de sang neuf et de décontraction, Super 8 (le 3 août) le nouveau film de J.J. Abrams produit par Spielberg dont l’histoire tenue secrète pourrait créer la surprise mais également – et c’est le plus surprenant – les crus super-héroïques de l’année. Tous les ans, nous avons désormais droit à un héros en cape (ou pas) qui, sous couvert de défendre les valeurs américaines, en incarne plutôt les névroses. Entre le protectionnisme d’Iron Man et la paranoïa de Batman, un certain visage de l’Amérique se dessine. Cet été débarque donc pour la première fois sur grand écran un nouveau venu de l’écurie D.C. (après Superman et Batman) : Green Lantern (le 3 août), dont les super-pouvoirs cosmiques pourraient donner lieu à un croisement intéressant entre la SF et le film de superhéros. Mais aussi, et surtout, des inédits de chez Marvel dont les personnalités semblent refléter chacune un aspect de l’ère Obama : Thor (qui n’a cependant pas entièrement convaincu notre rédacteur), le dieu œdipien déchu de la mythologie nordique comme part d’inconscient, Captain America (le 17 août) et son patriotisme exacerbé comme poids du subconscient et Charles Xavier de X-Men : First Class (le 1er juin) qui retrace les origines des héros mutants sur fond de ségrégation dans les années 1960, comme éveil de la conscience. Le mythe, le symbole et la morale : les trois facettes de l’Amérique qui ont permis le succès de sa communication, l’étendue de sa puissance et la solidité de ses croyances. Le superhéros est décidément un bon vecteur de sens, donc de cinéma.